Quels sont les effets du réchauffement climatique sur les arbres ?
On constate deux types d'incidences. D'une part, la hausse du CO2 contribue à une croissance élevée. Depuis un siècle, la largeur des cernes ces lignes circulaires au coeur du tronc de l'arbre augmente progressivement, ce qui indique une croissance plus forte. C'est une tendance dans tout l'hémisphère Nord. Elle est aussi liée au fait que la pollution atmosphérique produit des dépôts qui fertilisent les sols. Mais le revers, c'est une période de fragilité plus importante, liée à des aléas climatiques plus fréquents et à une augmentation des extrêmes en termes de température.
L'autre comportement observé, c'est le changement d'aires de distribution. Les espèces végétales migrent et se déplacent vers le nord.
La migration des arbres a-t-elle débuté ?
On l'observe très clairement en Sibérie et dans les massifs montagneux. Sur leur territoire, les Russes prennent tous les ans des photos de la limite de la végétation, cela permet de constater la colonisation en action.
Même chose dans les Pyrénées : les terres libérées par les pâturages sont progressivement envahies par les bouleaux, les hêtres ou les noisetiers.
Les arbres montent en altitude. Selon que l'espace est libre ou déjà occupé, cette propagation peut varier de 100 mètres par an à 500, voire 600 mètres par an.
Mais ce n'est pas un phénomène exceptionnel. Ces cycles ont déjà existé, en particulier entre périodes glaciaires et interglaciaires. Les espèces ont migré sans cesse pour s'adapter. On a pu l'étudier grâce aux pollens fossiles retrouvés dans le sol.
La nouveauté, c'est que les changements climatiques se font aujourd'hui à une échelle beaucoup plus rapide. On ne sait donc pas comment le monde végétal va s'adapter.
Certaines espèces sont-elles amenées à disparaître ?
Eh bien, c'est toute la question !
Si l'on reprend l'exemple du chêne sessile en France, nous ne savons pas si, en cent ans, il aura eu le temps de migrer. Et si ce n'est pas le cas, va-t-il mourir ? Difficile à dire.
En fait, sa capacité d'adaptation dépend de la diversité au sein de l'espèce. Plus elle est importante et plus les chances de survie seront grandes.
Il y a en moyenne quatre fois plus de différences entre les arbres d'une même espèce qu'entre deux humains au sein d'une population. C'est une chance et un moteur, puisque c'est ce qui permet à l'espèce de réagir vite.
Le réseau Evoltree étudie attentivement cette question, grâce à des échantillonnages génétiques sur toutes les forêts d'Europe.(...)
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