Les petits loups d'Odin
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 Sparte

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Hel
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Hel


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MessageSujet: Sparte   Sparte EmptyDim 20 Mar - 12:20

La cité de Sparte fut une des plus grandes puissances de l'Antiquité pendant environ deux cents ans (VIIème - Vème siècle). Sa domination s'étendait sur la Laconie et la Messénie (c'est-à-dire sur tout le sud du Péloponnèse). Elle est surtout connue pour la rigueur des entraînements militaires qu'on faisait subir aux jeunes garçons, dès sept ans.
À partir de cet âge, l'enfant était séparé de sa famille pour être envoyé dans un camp, où il recevait une éducation stricte et quasi militaire. Les jeunes vivaient en groupes : l'éducation physique était la plus importante, au détriment du développement intellectuel. Pour devenir adulte, le Spartiate devait passer une série de "tests" : le plus connu d'entre eux est peut-être la cryptie. Pendant un an, le jeune homme devait rester dans des régions montagneuses sans se faire repérer. Il était seulement armé d'un couteau, et devait souvent voler pour se nourrir.
Une fois cela accompli, le Spartiate devenait citoyen à part entière, et pouvait prendre part à la gestion de sa cité. Toutefois, il vivait en communauté avec une dizaine de ses concitoyens jusqu'à l'âge de trente ans : cela s'appelait le syssition.

Le régime politique

Sparte était une oligarchie. Tous les citoyens pouvaient s'ils le désiraient participer à l'Assemblée de la cité, mais le pouvoir était en fait détenu par les plus riches de ceux-çi. Le gouvernement était composé de cinq éphores, élus par les membres de l'Assemblée pour un an. À l'âge de soixante ans, un citoyen appartenant à "l'élite de la cité" (c'est-à-dire riche et respecté...) avait la possibilité de devenir un des vingt-huit gérontes qui composaient à vie le Conseil, haute institution de l'époque.
Deux rois gouvernaient officiellement le territoire de Sparte : en fait, ils s'occupaient plutôt des affaires religieuses de la cité.

La religion

Les dieux principaux étaient les mêmes pour tous les peuples hellènes de l'Antiquité, mais chaque région avait ses divinités locales : c'était le cas de Sparte.

L'organisation de la société

Hormis les citoyens, trois classes sociales existaient dans le monde spartiate :
- les femmes ; les hommes étant absents du foyer familial jusqu'à trente ans, elles dirigeaient la famille et y tenaient une place importante ;
- les perièques étaient libres. Ils appartenaient à des communautés autonomes établies dans la campagne proche. Ils n'étaient pas considérés comme des citoyens, mais pouvaient être enrôlés par Sparte en de conflit ;
- les hilotes étaient des esclaves - cultivateurs. Ils travaillaient pour le compte des citoyens.

Les rapports avec Athènes

Au cours de l'histoire, les deux cités se sont parfois alliées, pour des causes diverses. Cela a été le cas lors des deux Guerres Médiques, où elles ont réunies leurs forces pour combattre les Perses. C'est d'ailleurs à l'occasion du second conflit que trois cents Spartiates, sous la conduite de Léonidas, se sont sacrifiés en bloquant héroïquement l'entrée du défilé des Thermopyles, pour retarder leurs adversaires et ainsi permettre aux Athéniens de se replier en toute sécurité. Simonide de Kéos leur a dédié cet épitaphe :
"Ô étranger, va dire aux Lacédémoniens que nous reposons ici pour avoir obéi à leurs ordres".
Lors de cette bataille, les Perses ne laissèrent aucune chance aux Spartiates. Hérodote raconta que "les flèches des Perses étaient si drues qu'elles voilaient le soleil...".
La ligue de Délos fut créée en 480 avant J.C. pour éviter que les Perses ne récidivent. C'était une association de plusieurs cités de la péninsule grecque. Chacun des membres payait une cotisation annuelle, plus ou moins importante selon sa richesse. L'argent collecté servait à financer le développement et l'entretien d'une armée et d'une flotte, qui pouvait intervenir en cas de menaces perses.

Mais Athènes et Sparte se sont souvent combattues lors de combats fratricides, comme lors de la guerre du Péloponnèse (de 431 à 404 avant J.C.). Au début du conflit, les belligérants allaient d'escarmouche en escarmouche contre le territoire voisin. Cette période ne se termina qu'avec la paix de Nicias (421). La seconde partie de cette guerre se déroula moins bien pour les Athéniens. Malgré les victoires de leur général Alcibiade en 410 et 408 avant J.C., ils furent battus, tout d'abord à l'embouchure du fleuve Aigos - Potamos (405) ; Athènes fut ensuite assiégée puis contrainte à la capitulation. Sparte la dépouilla de son empire et l'humilia.
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Hel
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MessageSujet: Re: Sparte   Sparte EmptyDim 24 Avr - 10:03

Organisation sociale et éducation à Sparte





Pour être un citoyen spartiate, quatre conditions doivent être réunies :

être issu d'un citoyen spartiate et de la fille d'un citoyen spartiate (les bâtards sont distingués des citoyens à part entière) ;
avoir subi l'éducation spartiate ;
participer aux repas collectifs (syssities) ;
posséder un domaine (kléros) permettant de payer son écot à ces repas.

Le terme Homoioi témoigne, selon Thucydide, du fait qu'à Sparte « s'est instaurée la plus grande égalité dans les genres de vie entre les possédants et le grand nombre» : tous mènent une vie commune et austère.

Les non-citoyens

Les Hilotes sont les paysans dépendants de Sparte. Leur statut est créé avec la réforme de Lycurgue. Ils ne sont pas des esclaves-marchandises, mais leur statut est souvent rapproché des serfs médiévaux :

ils sont attachés au kléros qu'ils cultivent ;
ils se marient et ont des enfants ;
la différence entre la rente du kléros servie au citoyen et la récolte leur revient.

Exceptionnellement, ils sont enrôlés pour combattre, et peuvent être affranchis ensuite. Plus nombreux que les Homoioi, ils ont subi la réforme de Lycurgue en étant mis à l'écart. Craignant leur révolte, les Spartiates leur déclarent solennellement la guerre chaque année, les avilissent en permanence et les terrorisent.

De la même façon, les Périèques (habitants du pourtour) appartiennent à l'État lacédémonien et comme tels, ils servent dans l'armée civique.

En revanche, ils ne jouissent d'aucun droit politique dans ce cadre: ils ne peuvent pas accéder aux magistratures ni même participer à l'Assemblée.

Pour autant, ils sont libres et citoyens de leurs propres villes. Ils détiennent le monopole du commerce et partagent celui de l'artisanat avec les Hilotes. Ils comptent également des paysans, refoulés sur les terres médiocres.

Sparte possède également d'autres catégories d'hommes libres non-citoyens, appelées conventionnellement Inférieurs : citoyens déchus par pauvreté (ne pouvant plus payer leur part aux syssities) ou par lâcheté au combat (les tresantes), Hilotes affranchis (néodamodes), Skirites, etc.

L'éducation archaïque

Aux VIIIe et VIIe siècle av. J.-C., l'éducation spartiate est déjà consacrée au métier des armes. Les jeunes Spartiates ne doivent plus rechercher, comme aux siècles antérieurs, leur gloire personnelle (idéal homérique), mais la gloire collective, la victoire de la cité. Le poète Tyrtée symbolise bien cette nouvelle éthique : « il est beau de mourir, au premier rang, en brave qui combat pour la patrie. »

L'éducation archaïque conserve néanmoins des traits de l'éducation homérique : l'athlétisme et les sports hippiques conservent une grande importance. Aux jeux Olympiques, de 720 à 576, sur 81 vainqueurs connus, 46 sont Spartiates. Pour la course à pied, sur 36 connus, il y a 21 Spartiates. Ensuite, la musique occupe une place d'honneur (à cette époque, Sparte est la capitale musicale de la Grèce).

Les diverses fêtes (Hyacinthies, Karneia ou encore Gymnopédies) sont prétexte à des concours de danse d'un haut niveau de raffinement, nécessitant un entraînement spécialisé.

L'agôgè

À partir du VIe siècle (vers 550 av. J.-C.), l'éducation change de nature. Elle devient l'ἀγωγή / agôgế — le nom lui-même ne datant que de l'époque hellénistique. Théoriquement mise en place par Lycurgue, mais attestée uniquement à partir du début du IVe siècle, chez Xénophon (Constitution des Lacédémoniens), elle est :

obligatoire : elle est indispensable -mais pas suffisante- pour être pleinement citoyen. Pour Xénophon, les non-participants sont des citoyens diminués, qui ne peuvent pas accéder aux magistratures ni aux corps d'élite ; pour Plutarque, ils sont tout bonnement privés des droits civiques. Inversement, des individus non-citoyens subissant l'agôgè peuvent devenir libres : ce sont les μόθακες / móthakes (voir Hilotes) ;
collective, par tranche d'âge ;
organisée par la cité, ce qui lui attire les louanges de Platon et Aristote.

De 0 à 7 ans

Sparte met en place une politique eugéniste destinée à sélectionner des enfants sains et forts. Dès la naissance, selon Plutarque, le bébé est examiné par une commission d'anciens au Lesché (Λέσχη / Léskhê, « lieu couvert, portique »), qui doivent déterminer si l'enfant est beau et de constitution robuste ; si ce n'est pas le cas, il est jeté aux Apothètes, un gouffre situé au pied du Taygète : un enfant ne doit pas être une charge pour la cité.

Plutarque est la seule source mentionnant la pratique d'un infanticide des garçons ; son témoignage a été récemment remis en cause par des archéologues, le gouffre des Apothètes ne contenant pas d'ossements d'enfants.

Sept jours après la naissance de l'enfant, le devant de la maison était décoré avec des guirlandes d'olives pour les garçons et de laines pour les filles. La famille faisait un sacrifice aux Dieux et organisait une fête.
Ensuite, l'éducation, ou plutôt l'élevage (ἀνατροφή / anatrophế), suivant l'expression utilisée, est délégué à la famille, ou plutôt à la nourrice. Ils sont laissés nus et frictionnés avec du vin pour les endurcir. Le but est déjà de former des guerriers. À 7 ans, ils sont enlevés à leur famille. C'est le début de l'agôgè à proprement parler.

De 7 à 20 ans

Quand le jeune Spartiate a sept ans révolus, il est retiré à ses parents et placé sous l'autorité du παιδνομός / paidonomós, magistrat spécialement chargé de superviser l'éducation.

Les jeunes Spartiates apprennent à lire et à écrire (Plutarque rapporte que cette partie-là de l'éducation est réduite au strict minimum), ainsi qu'à chanter (les élégies de Tyrtée essentiellement, qui servent de chants de marche). L'essentiel de leur formation consiste à s'endurcir physiquement par l'athlétisme, à manier les armes, à marcher en formation, et surtout, à obéir aveuglément aux supérieurs et à toujours rechercher le bien de la cité. Plutarque explique ainsi dans sa Vie de Lycurgue :

« Lycurgue accoutume les citoyens à ne pas même savoir vivre seuls, à être toujours, comme les abeilles, unis pour le bien public autour de leurs chefs. »

Ils sont pris en charge par l'État jusqu'à l'âge de 20 ans. Pendant l'enfance, on met l'accent sur la discipline et la rigueur: les enfants ont la tête rasée, vont pieds nus et n'ont qu'un seul manteau par an. Une sous-alimentation chronique les oblige à voler leur nourriture, et ils dorment sur des paillasses de roseaux de l'Eurotas qu'ils ont eux-mêmes coupés, sans outil. L'anecdote de l'enfant au renard rapportée par Plutarque symbolise cette rigueur. Les enfants ont tout de même, sauf pendant la kryptie, des domestiques à leur disposition.

Cette rigueur, loin d'être un héritage de Lycurgue, va croissant au fil des siècles, de manière complètement décorrélée avec les besoins militaires réels de la cité. Ainsi, pendant la pax romana, alors que Sparte n'est qu'une bourgade de la province d'Achaïe, les brimades de type bizutage au sanctuaire d'Artémis Orthia (combats rituels pour des piles de fromages posés sur les autels) laissent place au rituel sadique de la διαμαστίγωσις / diamastígôsis où de jeunes enfants, nus, au soleil, sont flagellés parfois jusqu'à mort, devant les yeux de spectateurs venus de toute la Grèce.

Pendant l'adolescence, on met plutôt l'accent sur l'αἰδώς / aidốs, la pudeur, la décence. Vers l'âge adulte, on insiste sur l'émulation et la compétition, principalement pour devenir l'un des Hippeis.

Après leur 20 ans, les jeunes Spartiates demeurent embrigadés : ils intègrent les groupes de σφαρεῖς / sphareĩs, littéralement « joueurs de ballon ». Cet entraînement fait des Spartiates les soldats les plus redoutés de toute la Grèce classique.

Les femmes

Sparte se distingue en prévoyant une éducation pour les filles. Elle consiste principalement en un entraînement sportif, dans le but de produire des mères fortes et saines, aptes à engendrer des enfants vigoureux.

Elle comprend également un apprentissage de la musique et de la danse, indispensables pour les fêtes religieuses.

Le mariage lui-même se fait par enlèvement ; on rase ensuite le crâne de la jeune fille, qui est habillée en homme et laissée dans une pièce sans lumières où elle est rejointe par son époux, qui a quitté discrètement le banquet commun.

Devenue mère, la femme spartiate est censée se conformer à un modèle héroïque dont les Apophtegmes lacédémoniens de Plutarque donnent de bons exemples. Dans ce recueil, on voit des Lacédémoniennes exhorter leurs enfants au courage, se réjouir de la mort glorieuse de leurs fils au combat et inversement s'indigner de les voir revenir en vie alors que les autres sont morts. Dans l'un des aphorismes les plus célèbres, une mère dit à son fils de revenir avec son bouclier ou sur son bouclier, c'est-à-dire vainqueur ou mort.
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