Les petits loups d'Odin
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Renaît lentement de ses cendres.
 
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  LA MORT...

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Hel
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Hel


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MessageSujet: LA MORT...    LA MORT... EmptySam 31 Oct - 7:22

LES RITES DE PASSAGE DANS LA TRADITION GERMANO-NORDIQUE: LA MORT...


 LA MORT... 12625710


La mort est le passage obligatoire de tous les être humains. La tradition germano-nordique n'y échappe pas émoticône smile... La mort et les différents rites funéraires païens sont un vaste sujet qui ouvre les portes de l'au-delà. C'est un voyage dans la vision post-mortem de nos ancêtres polythéistes qui nous est donné ici. À ce propos il existe de nos jours des clichés comme le Walhalla ou la crémation de Balder sur un bateau. Ces concepts sont certes réels dans la tradition germano-nordique, mais elles sont loins d'être les seules. Contrairement aux idées reçues, ce sont ces autres autres tradtions liées à la mort qui étaient majoritaires, car seuls les héros morts au combat se rendaient au Walhalla et peu nombreux étaient ceux qui avaient droit au rite de crémation. On pense parfois aussi de manière erronée que tout dans la tradition germano-nordique serait purement indo-européen. Or ceci n'est pas vrai, car comme presque tous les autres peuples d'origine indo-européenne, les Germains continentaux et les Germains septentrionaux (Vikings) ont intégré dans leur culture de nombreux éléments issus des tradtions pré-indo-européennes, principalement celles issues des premières époques du néolithique. Cela se reflète d'ailleurs dans la paix que forgèrent à l'origine des temps, les Dieux Ases et les Dieux Vanes. Les Indo-Européens pratiquaient principalement la crémation des corps, ceci entrait dans leur vision solaire et héroïque de la mort. Or dans les traditions germano-nordiques nous allons voir que de très nombreuses croyances païennes sont liées aux tombes et à la mise en terre, elle nous parlent de revenants et du monde de l'ombre. Ces croyances sont le lointain souvenir de la vision post-mortem des peuples pré-indo-européens. Ça n'est qu'avec le Walhalla que nous reviendrons à l'aspect purement indo-européen de la mort.

Une personne qui décédait restait un membre de la société humaine à part entière, sauf bien-sûr si de son vivant elle avait subi le terrible châtiment d'être bannie. La croyance était très ancrée dans les mentalités que le mort continuait à vivre parmi les vivants, dans un autre état de conscience et une autre dimension de la réalité, mais toujours parmi les siens. Ceci démontre au passage que les liens de clan et de sang sont plus forts que la mort. L'individu meurt, mais le clan perdure. Cette conception est fondamentale pour bien comprendre la vision post-morten des païens: l'individu est le maillon d'une chaîne, il est membre d'un clan, la communauté est plus importante que l'individu. Notre forme moderne de vie individualiste, parfois même égoïste, était étrangère aux traditions polythésites. Le clan et la race (dans le sens tribal) étaient bien plus importants que le seul individu. Cela allait si profondément dans les moeurs, qu'une personne sans clan n'était pas considérée comme complètement humaine...

Mais tout semble indiquer que les peuples germano-nordiques craignaient avant tout une chose: les revenants. Un mort pouvait sortir de sa tombe et venir physiquement hanter les siens. Il pouvait par exemple chercher à retrouver sa femme pour la rejoindre dans sa couche, ou encore vouloir attirer ses proches pour le rejoindre dans le monde des ombres. Le fils et héritier du défunt était en général chargé d'orchestrer les rites funéraires. Cette personne comme toutes les autres assitant aux funérailles, prenaient bien soin de ne pas entrer dans le champ de vision du mort, car on pensait que le défunt chercherait alors particulièrement à revenir vers elle. Fermer les yeux du mort et cacher sa tête était une coutume qui visait à empêcher le mort de devenir un revenant nuisible. Cependant on mouillait aussi ces vêtements afin que l'élément eau, symbole de vie, lui permette de continuer à jouir de la force vitale dans l'au-delà. Cette apparente contradiction démontre en fait qu'on ne souhaitait pas la disparition pure et simple du mort; la seule chose souhaitée était qu'il ne se transforme pas en revenant. Les Nordiques prenaient soin de chausser le défunt avec les hel-skór, les chaussures pour se rendre au royaume de Hel, le royaume des ombres. Contrairement à la perversion judéo-chrétienne qui en a fait "hell", l'enfer, lieu de souffrance et de punition éternelle vers lequel on est envoyé grâce au grand "amour" de dieu-le-père, ce royaume païen de Hel n'est pas un lieu de châtiment divin. Au royaume de Hel vont la plupart des gens pour continuer à vivre comme une ombre dans un autre plan de la réalité, on pourrait presque parler de monde parallèle. La Déesse Hel, maîtresse du royaume des ombres, figure très certainement l'aspect obscur de la Terre-Mère, car cette dernière est celle qui donne la vie mais elle est aussi celle qui la reprend.

Toujours dans un soucis d'empêcher le mort de revenir dans son foyer, il existait la coutume de percer un trou dans le mur de la maison où se trouve le corps après le décès. On sortait alors le corps de la maison en faisant passer celui-ci par le trou dans le mur qui aussitôt après était rebouché. Cette étrange coutume a bien-sûr une explication: on croyait que le mort pouvait se souvenir du trajet de son lieu de décès jusqu'à la tombe, et que s'il devenait un revenant, il prendrait de manière prioritaire exactement ce chemin là. Le passage menant à l'intérieur de la maison étant rebouché, il ne pourrait plus pénétrer au sein du foyer. Pour ces mêmes raisons, il était aussi recommandé de ne pas trop pleurer le mort, car les larmes avaient un véritable effet magnétique pour celui-ci. Les larmes invitent le mort à revenir. Si la personne décédée avait été très violente de son vivant, on prenait garde à renforcer les mesures qui empêcheraient le mort de revenir. Une de ces mesures exceptionnelles sera sûrement très familiaire à ceux qui aiment les histoires modernes de vampires. Ces mesures étaient d'empiler des pierres très lourdes sur la tombe, on attachait tout le corps avec des fils de laine en prenant soin de former des entrelacs, on le couvrait de broussailles épineuses, et on plantait dans son corps un pieu pour le fixer à la terre. Voici très certainement l'origine lointaine du vampire et du pieu qui le tue définitivement. Les Carpathes sont une région où plusieurs peuples germaniques s'installèrent lors de la période des migrations... Non pas que les Germains croyaient aux vampires tels qu'ils sont présentés de nos jours, mais cette image possède plus d'un trait commun avec cette crainte des revenants typiquement païenne. Les fils tressés s'expliquent par le fait que les entrelacs étaient entre autres un labyrinthe dans lequel pouvaient et devaient se perdre les mauvais esprits. Quant-aux épines, je vous renvoie au symbolisme de la rune Thurisaz pour comprendre leur fonction (voir lien à la fin).

On croyait que le défunt continuait à vivre sous terre, et que le tertre était la porte à cet infra-monde. Nous sommes là complètement dans un contexte chtonien et pré-indo-européen. Les offrandes faites au mort devaient lui permettre de contiuner à exister honorablement dans l'au-delà. Mais l'infra-monde chtonien n'était pas le seul, car il existait aussi l'infra-monde océanique. Au fond des mers se trouvait le royaume de ceux qui avaient péri dans les eaux. C'est le domaine de la Déesse Rán, l'épouse du "Titan" des mers: Ægir. Ce royaume est lui aussi un monde des ombres. Il était bien-sûr connu surtout par les peuples germano-nordiques qui étaient en contact avec l'océan. La tradition de la barque solaire de l'âge du bronze proto-germanique a très certainement influencé cette vision du royaume de Rán, sans oublier la tradition qu'avaient certains Vikings de se faire enterrer ou commémorer dans un bateau ou une formation de rochers en forme de bateau.
Les Germains continentaux connaissaient aussi une conception aquatique de l'infra-monde, elle est reflétée dans les cultes aux tourbières et aux marais. Elle est d'ailleurs très bien rendue dans la célèbre version filmée du Seigneur des anneaux de JRR Tolkien. C'est le passage lorsque Frodo, Sam, et Gollum traversent la grande plaine des marécages avant d'arriver à Mordor. On croyait que le fond des marais et des lacs étaient l'un des royaumes des morts. Il est intéressant de noter au passage que le mot allemand "esprit, âme" se dit "die Seele" et que "lac" se dit "der See". L'âme, die Seele, remonte au germanique commun *saiwa-lö qui signifie "qui appartient au lac". Cette étymologie est plus que révélatrice de l'importance de ce concept du lac et des marais comme résidence des morts. Les tourbières ont logiquement permis aux archéologues de trouver de grandes quantités de restes d'offrandes et de sacrifices.

Malgré cet apport important de traditions pré-indo-européennes, les Germains avaient aussi conservé dans leur vision post-mortem les éléments purement indo-européens. Le rite de la crémation étaient un de ceux-là. On brûlait le corps afin que le mort rejoigne le monde céleste des Dieux solaires, celui des Ases. Les cendres mises en terre symbolisaient la jonction entre la Terre-Mère et le Ciel-Père. Ce rite tout comme l'accès aux Walhalla, étaient en général réservés aux héros morts au combat. C'est l'arme à la main dans une action héroïque que devait mourir le héros afin que les filles du Dieu Odin, les Valkyries, viennent le prendre pour le porter vers la grande halle des occis, là où régnait en maître le Dieu Odin, le Walhalla. On y guerroie le jour et on y fait la fête la nuit. On meurt au combat pour renaître chaque jour afin de célébrer de nouvelles batailles. Ces héros morts au combat du Walhalla sont les Einherjars, ils se préparent pour le grand conflit final du Ragnarök, le destin des puissances. On retrouve le même principe d'Einherjar dans la version continentale avec la "chasse sauvage de Wodan". Mais les héros morts au combat ne vont pas tous rejoindre cette grande armée de Wodan-Odin, certains rejoignent la Déesse Freya dans le domaine de Folkwang (Fólk-vangr = la plaine, la pelouse du peuple). Les femmes vierges rejoignaient également le domaine de Freya. Les femmes accomplies rejoignaient en général la Terre-Mère au travers du royaume de Hel.

Ainsi, à la lecture de ce bref exposé, "bref" car le sujet devrait être approfondi bien plus que cela si on veut vraiment faire le tour de la question, on peut se rendre compte à quel point le thème de la mort est complexe et varié. Comme dans tous les concepts païens, celui de la mort n'échappe pas à la règle, il n'existe pas de vision unique concernant la mort, mais bien des multiples approches.

Hathuwolf Harson

Source:
"Die religiöse Welt der Germanen", Hans-Peter Hasenfratz.

La rune Thurisaz: https://www.facebook.com/photo.php?fbid=301616136643868&set=pb.230064080465741.-2207520000.1378766640.&type=3&theater
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