Je sais que je pendis
A l'arbre battu des vents
Neuf nuits entières
Blessé par une lance
Et offert à Odin
Moi-même à moi-même offert.
A cet arbre dont nul ne sait d'où
proviennent ses racines.
On ne m'apporta ni pain
Ni corne
Je scrutais en dessous
Je ramassais les runes
En hurlant les ramassais
Là-dessus retombais.
Neuf Chants Puissants
j'appris du fils renommé
De Bölthorn,père de Bestla,
Et je pus boire
du précieux hydromel
puisé dans Oedrerir.
Alors je me mis à germer
Et à apprendre
A croître et à prospérer
Parole après parole
La parole naissait en moi
Acte après acte
L'acte naissait en moi.
Tu découvrira les runes
Et interprètra les signes
Les très puissants signes
Que firent les puissances
Que grava le Sage suprème
Et que colora le Crieur de Dieux
Sais-tu comment il faut graver?
Sais-tu comment il faut interpréter?
Sais-tu comment il faut teindre?
Sais-tu comment il faut éprouver?
Sais-tu comment il faut demander?
Sais-tu comment il faut sacrifier?
Sais-tu comment il faut offrir?
Sais-tu comment il faut projeter?
Mieux vaut ne pas demander
Que de trop sacrifier
Un don est toujours récompensé.
Mieux vaut ne pas offrir
Que trop projeter.
(extrait du Havamal,st.138-142,144-145)